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FFI CHER NORD

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FFI CHER NORD
1 janvier 2000

Papy Georges 6

les mémoires de Papy Georges 6. boulanger

De Menetou à Saint Martin…

De Menetou à Saint Martin.

Un jour, Monsieur PASDELOUP, boulanger à Saint-Martin vint me voir et me dit « tu es boulanger, tu travailles chez un boucher, moi je n’ai plus d’ouvrier donc il faut que tu viennes chez moi ».

Je lui réponds, oui mais « si vous me laissez votre boulangerie en gérance dans trois mois » .

Au bout de ce laps de temps, je lui en reparle et il m’informe qu’il avait promis sa boulangerie à Monsieur MALLET, son ancien ouvrier qui était actuellement en java.

Je lui réponds « c’est fini, puisque c’est comme ça, je pars au maquis ce soir, et, le même jour, je suis allé voir Pierrot NOURISSET, un boucher qui s’occupait des incorporations au maquis.

 

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1 janvier 2000

Papy Georges 5

les mémoires de Papy Georges 5. retour

Le retour au bercail…

 

Le retour.

Au bout de quinze jours, la peur m’envahit de nouveau et j’ai écrit à ma mère pour qu’elle demande un certificat au docteur DELAMARRE pour dire qu’elle était gravement malade.

C’était difficile car tous ceux qui partaient ne revenaient pas tous. Une semaine après, j’ai obtenu une permission et je suis rentré à BOURGES, le 14 juillet 1943 à midi.

Je profite de mes huit jours de permission et je suis allé me promener avec ma copine, aujourd’hui Mamy.

 

A la fin de cette permission, j’ai pris le maquis à la ferme de Sabot à QUANTTLLY chez Monsieur GUILLAUDEAU, Boucher à Menetou-Salon pendant 6 mois.

Je couchais dans une ancienne boulangerie, les basse-couriers étaient M et Mme Fernand JACQUET, son épouse s’appelait Louise.

Je soignais les bœufs à l’étable et le troupeau était composé de 50 magnifiques têtes dont une partie se trouvait également dans les prés.

 

Au bout de six mois, Marcel GUILLAUDEAU me demanda d’aller à Menetou-Salon pour travailler à l’abattoir car il n’avait qu’un commis à l’époque qui se prénommait Joanès.

Je me suis donc rendu à cet abattoir et trois fois par semaine nous tuions un bœuf, deux veaux, trois moutons. Il y avait des contrôleurs de viande, d’épicerie et de vin et tout se vendait avec des tickets.

Moi étant réfractaire, je ne recevais pas de tickets d’alimentation, toutefois, ma copine Jeannette, Mamie aujourd’hui, travaillait à la Mairie de Menetou-Salon et elle m’en donnait.

Marcel GUILLAUDEAU vendait de la viande à tout le monde, à la police de Bourges, aux gens de la gare, même aux Allemands, etc ……

A tout moment, j’avais peur de les rencontrer dans la cour de ce boucher. Je travaillais seulement pour pouvoir me nourrir et c’était très dur d’apprendre ce nouveau métier.

 

1 janvier 2000

Papy Georges 4

les mémoires de Papy Georges 30. vers l’Allemagne.

Jean THIBAULT m’a donc conduit à la gare de Bourges avec une grande valise, Direction Paris et j’ai couché à la caserne du Mortier.

Le lendemain, des cars nous ont transportés à la gare du Nord car nous devions retrouver d’autres réquisitionnés qui arrivaient de partout.

Un train complet pour l’Allemagne, premier arrêt à Strasbourg. Nous avons bénéficié d’une demi-journée d’arrêt car ce train complet passait entre les autres trains. Ainsi, nous avons pu visiter Strasbourg ainsi que les pâtisseries de cette ville.

Dans la nuit, nous sommes repartis jusqu’au pont de kehl qui traverse le Rhin. Ce pont avait déjà été bombardé et reconstruit en bois. En conséquence le train ne pouvait pas rouler au-delà de 10 kilomètres à l’heure.

Le Rhin était très large, environ un kilomètre.

 

Arrivé à Essen dans la Ruhr, vers 21 heures, les sirènes annonçaient l’alerte. Le train s’arrêta donc sur les voies, des déportés se sauvaient en ville pour trouver des abris.

Moi, j’étais avec un autre gars, on descendit et, immédiatement, on s’est caché sous le wagon, la tête sous l’essieu. Le bombardement commença, les avions volaient très bas car la DCA tirait à la mitrailleuse. Quand les bombes s’abattaient, on aurait dit que le train sous lequel on se protégeait changeait de voie, tellement la trépidation était forte et ceci dans un vacarme infernal.

La peur me prit : j’avais repéré un caniveau en béton sur le bord de la voie ferrée qui faisait 80 cm de large, je me suis mis dedans, toutefois mes bras et mes pieds n’étaient pas abrités, ils dépassaient. Un éclat d’obus m’a blessé le pied, je me souviens encore de cette brûlure que j’ai ressentie au pied.
Le bombardement terminé, nous sommes repartis deux heures plus tard car la sécurité contrôlait les voies pour voir s’y elles n’avaient pas été endommagées.

voir ce site à propos des bombardements d’ESSEN


Nous sommes donc arrivés véritablement le lendemain en Allemagne.

les bombardements des villes allemandes

 

1 janvier 2000

Papy Georges 3

les mémoires de Papy Georges 3. après certif.

Après le Certif’

 

Dès le CERTIFICAT D‘ETUDES PASSE, J’AI TROUVE DU TRAVAIL.

 

Au lendemain de l’examen, ce n’était pas la même époque qu’aujourd’hui, j’ai pris ma musette avec quelques vêtements et chaussé de sabots, je suis parti travailler à Vasselay.

Je suis resté chez Monsieur Louis JACQUET pendant six mois dans la culture malgré mon très jeune âge. Je me souviens, il me faisait labourer le pourtour des pommiers et comme je n’étais pas bien haut, j’avais des difficultés pour mettre le collier du cheval.

Puis les 6 mois suivants, je suis parti chez son fils à St Martin d’Auxigny « la maison JACQUET VILLAUDY » agriculteur du 1er juin 1936 au 30 novembre 1937 où j’ai poursuivi comme ouvrier pendant trois ans.

C’est de là que ma retraite démarre car il payait les charges à la Mutualité Agricole.

Ensuite je suis parti à Menetou-Salon pour un apprentissage de trois ans de boulanger. J’y suis resté 7 ans, chez Monsieur PELOILLE. C’était une vieille boulangerie.

A l’époque il n’y avait pas l’eau courante, on avait un fût de 100 litres monté sur des roues et des seaux de 20 litres. Le puit était à 150 m. On employait 200 litres d’eau par jour pour le fournil, et l’après midi on allait dans la forêt faire de la charbonnette, car on chauffait le four au bois.

Pour la guerre, le patron fût mobilisé à Nevers pour garder un dépôt de carburant. Il rentrait le dimanche et à ce moment, on faisait du pain le dimanche matin et il y avait des tournées en campagne trois fois par semaine avec une carriole et un cheval, je n’avais pas beaucoup de temps pour mes plaisirs, car j’étais seul pour faire le pain.

Une dizaine d’années plus tard nous étions mariés, Mamy et moi.

Je travaillais dans la forêt quand les gendarmes de St Martin d’Auxigny m’ont apporté un ordre de réquisition de l’armée allemande, le 9 mars 1943.

Toute la classe 1942 devait s’y rendre pour remplacer les soldats mobilisés en 1943 au titre du service du travail obligatoire (STO).

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Service_du_travail_obligatoire

 

1 janvier 2000

les mémoires de Papy Georges 2

les mémoires de Papy Georges 2. famille école

……………………………………………….

Jusqu’au Certificat d’Etudes.

 

PRESENTATION de ma FAMILLE

Je suis né le 27 juin 1922 à Bourgneuf, commune de Saint-Eloy de Gy dans le Cher. Ma mère s’appelait Berthe ВАILLY et mon père Abel CANON.

Ils sont nés et décédés respectivement en 1898 – 1976 pour maman et en 1893-1975 pour papa.


De cette union, sont nés 3 enfants:

- Paul, mon frère aîné, né en 1921 et décédé en 1983,

- moi, né le 27 juin 1922 et dès à présent, je peux vous dire que je deviendrai centenaire,

- ma sœur, Anne-Marie née en 1936.

Ma mère a recueilli à l’âge de 14 jours, un enfant de l’assistance qui s’appelait Jacques DEBLAIS, né le ……. et décédé à ce jour.

C’était notre frère de lait, nous disait-elle.

 

 

 

SCOLARITE et PREPARATION à la COMMUNION

 

Au départ de ma scolarité, j’allais à l’Ecole de Bourgneuf, puis à celle de Saint-Eloy-de-Gy pour me permettre de me rendre à l’église pour le catéchisme entre 12 et 14 heures, dans le but de me préparer à la communion solennelle à 12 ans. Ma mère était croyante.

 

Pour cela, il fallait parcourir à pied 3 kilomètres tous les matins et tous les soirs quelque soit le temps. Nous étions une dizaine d’enfants sur le bord de la route et nous étions chaussés de sabots ou de galoches.

A cette époque, nous marchions tranquillement car aucune voiture ne circulait.

En cours de route, nous faisions toute sorte de bêtises qui nous passaient par la tête.

Je me souviens d’un garçon qui n’aimait pas la blague et nous avions rien trouvé de mieux que de nous réunir pour l’attraper.

Bien évidemment, le pauvre, seul, n’avait pu se défendre et nous lui avions passé « le zizi » au cirage noir ! Pas de quoi être fier en 2005 lorsque l’on se remémore cette anecdote.

Sur le coup, il voulait nous tuer et pour se défendre, il en a informé Monsieur le Curé, le midi suivant lorsque nous allions au catéchisme.

Vaillant, je rentre le premier à l’office et Monsieur le Curé m’administre une bonne claque qui m’a agenouillé près de l’harmonium. Puis au tour de Paul, mon frère ; lui, a été enfermé dans la salle de Théâtre, le 3eme dans la Sacristie, le quatrième sous le lavoir et le suivant dans une pièce où était stocké du charbon ainsi que la moto du Curé.

A la suite de nos âneries, nous n’allions plus au catéchisme.


Mais, l’époque de la communion approchant, Monsieur le Curé était allé voir nos mères respectives pour que nous retournions au catéchisme car les meilleurs manquaient, disait-il !

Lors de la célébration de la communion, mon frère Paul et moi étions placés les premiers dans le rang.

 

D’ailleurs lorsque je me suis marié à Jeannette Blain à Menetou-Salon, ce même Curé avait souhaité faire l’office religieux, et pour ce jour exceptionnel, le 10 juillet 1944, il n’a fait que des éloges de moi, il avait dû tomber amnésique entre temps.

 

Après cette communion, je suis retourné à l’école de Bourgneuf pour passer mon Certificat d’Etudes Primaires, le 3 juin 1935.

 

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1 janvier 2000

les mémoires de Papy Georges 1.

les mémoires de Papy Georges 1.

AVERTISSEMENT

Georges CANON a souhaité s’adresser à ses petits-enfants pour qu’ils connaissent mieux l’homme qu’est leur grand-père, et ce, sous la forme d’une brochure d’une bonne soixantaine de pages.
Georges a accepté que je puise dans cet ouvrage pour en extraire moult passages.

Très intéressant à plus d’un titre:

- on y découvre la vie d’un jeune dans l’entre-deux-guerres.

- on y apprend quelques notions et informations de ce que fut la Résistance dans le Cher-Nord vue par la lorgnette d’un FFI de la 1ère heure.

- on y voit la vie d’un homme courageux auquel le travail n’a jamais manqué

(c’est sans doute pour cette raison qu’il a si bien gardé la forme).

suite

1 janvier 2000

BARDY BERRY

 

"MALGRE LES CHAINES ET LE BATAILLON

QUI TIENNENT LA NATION

EN SERVITUDE,

MILLE TEMOIGNAGES,

VENUS DU PLUS PROFOND D'ELLE-MEME,

FONT APERCEVOIR SON DESIR

ET ENTENDRE SON ESPERANCE"

(Extrait de la déclaration du Général DE GAULLE, publiée en FRANCE dans les journaux clandestins le 23 JUIN 1942.

Le récit qui va suivre n'est pas l'un des mille témoignages par lesquels le Général DE GAULLE entend la voix de la FRANCE...

Il n'est que la modeste contribution apportée par un homme, par une équipe dont la seule ambition fut de chasser l'ennemi pour restaurer la nation dans son intégrité, sa grandeur, son honneur.

Que chacun de ceux qui contribuèrent à cette grande entreprise soit ici remercié.

ils étaient des passionnés de la vengeance et ils ont vaincu...

 

==1==

HISTORIQUE D'UN RESEAU DE LA RESISTANCE

Le 24 Juillet 1940, le soldat BARDY du 31ème Régiment d'Infanterie 1er bataillon , s'évade du stalag où il était prisonnier depuis le 11 juin et revient à Menetou-Salon au village de DAVET où il a sa famille. Il part le 17 Août pour Saint-Amand-Montrond et avant de passer la ligne de démarcation à RAYMOND, il est accosté par six prisonniers français occupés aux travaux des champs dans la ferme d'Ondrée. Après contact, il emportera une lettre à la famille de l'un d'eux à DUN/AURON (Cher).

 

Dans la ferme de M. FERRAND à RAYMOND, il rencontre un autre soldat français évadé et qui se cache. Après l'avoir réconforté, il l'aide à traverser la ligne au nez et à la barbe de la garde allemande. Après avoir été démobilisé au centre mobilisateur de St Amand, il repasse la ligne le 18 août et revient à la ferme de M. FERRAND. Le sort en a décidé...

Cette ferme servirait de passage clandestin à tous les évadés de le zone occupée et M.FERRAND verra passer chez lui un grand nombre de français qui refusent de subir le joug de l'ennemi.

 

BARDY retrouve les six prisonniers qu'il avait vus à l'aller, leur remet la réponse et leur indique les passes possibles pour rejoindre la zone libre; ce qu'ils feront le 20 Août. Il   pense déjà aux moyens qu'il pourra utiliser pour faire face à l'occupant qui, pour lui, est toujours l'ennemi.

 

Malheureusement, la FRANCE est traumatisée par les événements de Juin et la résistance n'a pas encore l'organisation qu'elle connaîtra plus tard. Son action se situera donc dans l'aide qu'il pourra apporter à d'autres prisonniers qui s'évadent ainsi qu'aux civils qui fuient la zone occupée et désirent passer en zone libre.

Il n'a pu avoir connaissance de l'appel du 18 Juin, mais il sait par la radio de Londres que d'autres français s'organisent en Allemagne, en Angleterre, dans les colonies et à l'étranger et sa décision ne fait l'objet d'aucune hésitation ...

Il sera avec eux et restera sur place pour faciliter l'implantation des réseaux.

Sa maison familiale de Davet sera le point de ralliement des prisonniers qui s'évadent. Ils y sont hébergés et réconfortés.

Il les accompagne ensuite jusqu'au point de ralliement suivant sur la chaîne d'évasion (ferme de M. FERRAND).

Plusieurs dizaines de prisonniers évadés passèrent ainsi à Davet et trouvèrent auprès de lui le gîte et le ravitaillement indispensable.

.

Cette chaîne d'évasion fonctionna depuis Août 1940 et jusqu'à la date d'occupation de la zone libre le 25 Novembre 1942.

Par ailleurs, il assure la transmission du courrier des habitants de la zone occupée qui désirent donner de leur nouvelles à des parents et amis de la zone libre sans risquer la censure...

 

        ==2==

 

Mais l'heure de la lutte armée n'a pas encore sonné. Le 23 Octobre 1941, le Général DE GAULLE le rappelait d'ailleurs à la radio de Londres "... Actuellement, la consigne que je donne pour le territoire occupé, c'est de ne pas y tuer ouvertement d'allemands. Cela, pour une seule raison, c'est qu'il est, en ce moment, trop facile à l'ennemi de riposter par le massacre de nos combattants momentanément désarmés. Au contraire, dès que nous serons en mesure de passer à l'attaque, les ordres voulus seront donnés. .......

(Mémoires de guerre- L'APPEL)

 

Les années sombres de l'occupation se sont donc abattues sur la France et Bardy à l'écoute de la radio de Londres, comme beaucoup de ses  concitoyens  piaffe d'impatience en attendant l'ordre de passer à l'attaque. En 1943, il ne peut cependant résister au désir de l'action et avec l'aide de M. Louis SERGENT, agent de la ville de PARIS réfugié à MENETOU, il effectue des actes de sabotage dans la gare de la commune. Il s'agissait là de gêner l'utilisation par l'ennemi des wagons de grumes qui partaient pour l'Allemagne.

+ + + +

Suivant les instructions de Londres, BARDY contacte au début de 1944 trois amis pour former un groupe de résistants .Chaque homme avait pour mission de contacter trois autres amis pour former une petite unité et c'est ainsi que les réseaux  naquirent, en chaine, chacun ne connaissant que trois autres résistants , ce qui avait pour but d'éviter toute fuite et arrestations au cas où l'un d'eux aurait été amené à parler sous la torture.

Le premier groupe dont fit partie Bardy était composé du Commandant Jean-Baptiste MAGNON et de M. Fernand BRUERE et Marcel SALMON.  C'était le groupe du village.

Dans le rôle de sa mission, il prend contact avec M. Roland JULLIEN et avec deux autres camarades qui devaient quitter le groupe par la suite.

Etendant son action plus en profondeur, il établit un deuxième contact en Février 1944 à BUE auprès d'un représentant des F.F.I. qui devait s'illustrer dans la résistance sous le nom de Lieutenant MURAT. Il était Adjoint au Commandant COLOMB qui avait déjà formé un réseau dans la région Cher-Nord.

Dès le débarquement du 6 juin, a lieu un second contact avec le lieutenant MURAT et les instructions qu'il reçoit lui donnent comme objectif de former dans la région de MENETOU-SALON un groupe de maquisards et de prendre le maquis.

 

Le 12 Juin, le premier groupe est formé.

 Il comprend 7hommes...

FOUCHER (Clotaire)- PIGNOT (Goliath)- LAKHDAR(Amar)- REBOUT(Balthazar) PESSIOT(Mickey)- CADE (Ladet) et JULLIEN (Bibi Fricotin).

BARDY en prend le commandement avec le grade de Sous-lieutenant et le pseudonyme de BERRICHON.

Repéré par ce pseudonyme et menacé d'arrestation, il en changera par la suite pour prendre le nom de guerre de BERRY.

C'est pour ce "nouveau nom" qu'il effectuera ses exploits dans la résistance intérieure.

 

Le même jour, il prend position en forêt de Menetou entre le Bois-Solivier et le château de Parassy et constitue le camp de triage.

 

Au fur et à mesure de l1 arrivée de nouveaux résistants, le groupe se dédouble et donne naissance successivement aux groupes SEBASTOPOL, 18 Juin 40,BAYEUX,BERTIN,TUNIS,JACQUES-COEUR,ROLAND-PAVIS, PARIS, BIR-HAKEIM, etc..

           

La première grande action se situera le 29 Juin. Ce jour là, des trains de matériel réquisitionné devaient passer sur la voie ferrée de Menetou-Salon à Henrichemont.

Avec une équipe de 12 hommes et sous les directives du Capitaine ALEX, parachuté d'Angleterre et spécialisé dans le sabotage, un pont dans les environs de Pont-Abbé est miné.

Le trafic est interrompu pendant trois jours.

 

Le 5 Juillet c'est le passage à niveau des "Fontinettes" qui est visé.

Berry et ses hommes font stopper le train, font descendre tous les voyageurs et le courrier et lance le convoi à toute vapeur. Le train déraille et obstrue la voie et le trafic est à nouveau interrompu.

 

Le 12 Juillet, il part avec une équipe de 12 hommes pour Bellevue, commune de Nohant-en-Goût.

Sur la nationale 151, 1e groupe coupe la ligne téléphonique souterraine interdisant ainsi les communications entre Bourges et la Guerche.

 

La mobilité des maquisards est un atout de leur défense. Les groupes avaient ordre de ne jamais rester plus de quatre jours au même endroit. Au retour de cette action de sabotage, la même nuit, le groupe  change de cantonnement. Il s'installe à la sapinière de Beaumont.

Au cours du déplacement, un homme est blessé accidentellement. Il est soigné par le docteur DELAMARRE et caché au presbytère de ST MARTIN par le curé FOREST.

 

Une cérémonie émouvante a lieu le 14 Juillet.

Sortant des bois et venant dans la commune en vélo et en groupe, les maquisards se présentent à 18 heures précises devant le monument aux morts de Menetou-Salon et le Lieutenant MURAT, venu spécialement de son P.C. de Bué, dépose une gerbe avec cette inscription "Aux vainqueurs d'hier, les vainqueurs de demain"

La sonnerie aux morts est exécutée par le Sergent NEUILLY (Neuneu) pendant que Berry et ses hommes prennent position sur les principaux axes avec des armes pour parer à toute éventualité....

 

Les missions de sabotage se poursuivent à un rythme accéléré.

Le 20 Juillet, les poteaux téléphoniques de la voie ferrée sont sciés sur une longueur d'un kilomètre au passage à niveau des Fontinettes.

Cette mission fut menée à bonne exécution, malgré la gêne des avions ennemis qui survolaient le groupe.

 

Le 24 Juillet, une voiture du groupe SEPASTOPOL se trouve en présence d'une voiture allemande entre Azy et Rians. Les maquisards forcent le barrage  et abattent de leurs tirs deux gendarmes ennemis.

Malheureusement,  un des premiers résistants, Camille PESSIOT(Mickey), est tué d'une balle dans la gorge.

 

Le 3 Août, c'est à nouveau la voie ferrée qui est visée.

Le groupe effectue un minage entre Menetou et St Martin au lieu-dit "Puydelaire". Les charges ne coupent pas les rails et le train vidé des mécaniciens et des voyageurs poursuit sa course folle à 80 à l'heure en direction de Bourges.

Signalé par les gares, il est dirigé sur St Germain-du-Puy où il stoppe faute de vapeur.

 

Pendant ce temps, le 4 Août à Oizon, cinq hommes à bicyclette conduits par Roger QUENET (Tito) rencontrent une voiture ennemie. La lutte s'engage. Tito est grièvement blessé, un Allemand est tué et deux autres blessés.

 

Le 5 Août, Berry et ses hommes renouvellent l'opération de sabotage du 3 Août contre la voie ferrée entre la ferme de sabot et Puydelaire.

Puis ils se dirigent sur les Aix d'Angillon où ils posent une charge de plastic sur une presse à paille réquisitionnée par les Allemands et la font sauter.

 

Un faux maquisard est arrêté le 8 Août.

ALEX, MURAT et BERRY lui ordonnent d'abattre le chef de la milice du Cher (THEVENOT) adjoint à PAOLI pour qu'il ait la vie sauve. Le faux maquisard exécute cet ordre et, à 15 heures, THEVENOT est descendu rue  Calvin à Bourges privant ainsi l'ennemi d'un auxiliaire précieux. Le faux maquisard est amnistié et devint par la suite un authentique résistant.

 

Mais l'ennemi cherche le maquis partout et il y a parfois des accrochages sanglants.

C'est ainsi que le 11 Août six maquisards rentrant du ravitaillement par la route de Vignoux se trouvent face aux boches sur la place de Quantilly. Ceux-ci venaient d'effectuer un barrage à Henrichemont et se dirigeaient vers les Crots de Veaux. Le curé de Quantilly dénonce aux Allemands la présence des résistants et leur camionnette est attaquée à bout portant. Deux sont tués René COURTOISON et Roger BERNARD(Pinocchio).

 

Cependant, les parachutages commencent à devenir plus réguliers.

 

Le 11 Août, Berry et Murat reçoivent par la radio de Londres le message personnel ("TONDEUSE") (00)?... et avec ses hommes il organise le terrain de parachutage, notamment par le balisage aux Bonnettes.

A l'heure prévue, 22 hommes sont en place. Le parachutage est réussi tout le matériel étant récupéré en bon état.

 

Ces parachutages devaient se renouveler plusieurs fois avec le message personnel "LE PERCEPTEUR EST AMOUREUX 2 FOIS"(le nombre de fois correspondant au nombre d'avions y participant).

 

Avant la réorganisation du 15 Août, le Capitaine ALEX décide avec Berry d'attaquer la grue géante ainsi que le convoi de dépannage que les Allemands ont mis en place pour dégager la voie obstruée par les actions de sabotages des 3 et 5 Août.

 

Bien que ce matériel soit protégé d'assez près, la grue est endommagée par un coup de "PIAT" (obus anti-char Anglais).

 

Mais l'accrochage est sérieux et devant la supériorité de l'ennemi l'ordre de repli est donné.

 

Vers midi, le Lieutenant-colonel COLOMB donne l'ordre au Sous-lieutenant BERRY d'aller en forêt d'Ivoy le Pré pour instruire et conduire au combat les groupes de ce maquis.

Ces groupes sont "KLEBER " VALMY", "LA VOLTIGE", "TUNIS", "ROBERT", "MEDERIC" déjà en place ainsi que la section BERTRAND avec les groupes "18 JUIN 40", "BIRHAKHEM" et "JACQUES-COEUR".

 

Dans le cadre de sa mission, le Sous-lieutenant BERRY participera avec un ou plusieurs de ces groupes à différentes opérations.

Dès le 16 Août, il attaque un convoi hippomobile à Dampierre en Crot.  L'ennemi subit des pertes en hommes et une grenade explose dans une voiture qui continuait sa route à la charge. Deux chevaux sont tués. Les vivres et les armes récupérés serviront à armer le groupe de Menetou.

 

Dans la nuit du 18 au 19 Août, BERRY avec les groupes "18 JUIN 40" "TUNIS" et "JACOUES-CŒUR", contourne Sens-Beaujeu et va s'embusquer en haut de la cote de Bellechaume.

A8 heures du matin, ils ouvrent le feu sur un convoi de 200 hommes. Après 25 minutes de combat, le repliement est décidé avec regroupement à Chavignol. L'ennemi a laissé 24 tués sur le terrain et il n'y a aucune perte chez les maquisards.

Jusqu'à la Libération, les combats s'intensifieront.

Le 20 Août, le Lieutenant-colonel COLOMB et le Sous-lieutenant BERRY se portent avec leurs hommes à Breteaux dans le Loiret, où ils attaquent un convoi hippomobile. Le feu est ouvert sur la voiture auto de l'officier commandant la colonne. Le véhicule est immobilisé et récupéré, l'officier réussit à s'enfuir. L'ennemi abandonne un mort et le groupe fait trois prisonniers. BERRY apprend que la centrale électrique de Briare est minée et qu'elle risque de sauter à tout moment. Au mépris du danger, il la déminera de justesse et la ville ne sera pas privée de courant.

 

Le 22 Août, avec ses hommes il tend une embuscade sur la route de la Chapelle d'Angillon au lieu dit "LA SURPRISE". Une auto allemande occupée par deux officiers se présente. Un officier est blessé, deux pneus sont crevés, mais elle peut continuer sa route après plusieurs embardées dangereuses.

 

Un camion équipé d'un canon à tir rapide placé sur la plate-forme arrière est signalé le 25 Août à la sortie d'Argent. Berry et son équipe l'attaquent Ce camion avait un équipage de 15 hommes servants de la pièce. Le groupe est armé de 9 fusils-mitrailleurs et d'un bazooka. Il réussit à maîtriser l'ennemi. Ce coup de main représente un joli butin: un camion et un canon capturé et une grosse quantité de vivres récupérée. L'officier et 11 allemands sont tués. Trois blessés sont faits prisonniers. Ils seront échangés contre trois maquisards faits prisonniers par les allemands à Argent. Seul, le jeune HENRIET des Aix d'Angillon est blessé d'une balle dans l'épaule.

 

Le 27 Août portant renfort à des camarades engagés sur la grande route au nord d'Aubigny, BERRY et ses hommes attaquent une colonne hippomobile. Après résistance, ils doivent se replier laissant sur place le chef ROBERT tué d'une balle au cou. Les allemands perdent 7 des leurs.

 

Une colonne allemande est accrochée au pic Montaigu par un groupe de F.T.P. du Capitaine LOUIS. Le Sous-lieutenant BERRY arrive en renfort par le haut du pic, prend position sur une crête et attaque la colonne. Celle-ci fait demi-tour en mettant le feu à plusieurs maisons de la tuilerie.

BERRY et ses hommes portent secours au maire de St PALAIS pour éteindre l'incendie de la maison et de l'usine. Ils partent ensuite à FUSSY où se déroulait un autre combat avec la colonne, qui rebroussait chemin venant du pic. Après la fin du combat, il ramène à MENETOU les éléments maquisards et reste là pour organiser la sécurité de la commune. Ces opérations se sont déroulées le 29 Août.

 

Le 30 Août, il repart à 2 heures du matin pour saboter la voie ferrée à Dionné, ce qui a pour résultat d'arrêter le train blindé venant de BOURGES.

 

Le 31 Août, BERRY et ses hommes sont à Menetou-Ratel où, sous la direction du Capitaine FORESTIER, ils tendent une embuscade à un peloton cycliste d'environ 20 hommes. Ayant éventé l'embuscade, les allemands mettent pied à terre et se déploient en formation de combat. Après 10 minutes, c'est une lutte acharnée. L'ordre est donné de rejoindre les voitures placées en retrait du groupe. Plus tard ils entreront en contact avec le Sous-lieutenant BONNEAU pour établir une nouvelle embuscade aux Noyers. Aucun ennemi ne se présentant, les hommes rejoignent la forêt d'Ivoy terrassés par la fatigue.

 

Le 02 Septembre avec l'appui de 4 jeeps appartenant aux forces Françaises de l'Intérieur, il participe à l'attaque d'un camion allemand près d'Ivoy. A 7 heures du matin, il arrive dans cette commune et se trouve au milieu d'une importante unité allemande en auto. Rapidement, il abandonne sa voiture et réussit à se faufiler à travers les maisons et les jardins ainsi que son chauffeur.

Mais les combats se terminèrent et l'entrée dans BOURGES est imminente. BERRY rejoint le colonel COLOMB à la ferme de Beaumont.

 

Le 6 Septembre, il part sur BOURGES où il fait trois prisonniers et les ramène à pied depuis le pont d'Auron jusqu'à la préfecture. Il passe avec ses captifs devant une population en délire.

 

Vers le 10 Septembre, des allemands sont signalés se terrant dans une île de la Loire près de Cosne. Le Sous-lieutenant BERRY est désigné pour effectuer cette opération de nettoyage. 11 fera trois prisonniers.

 

Cette opération terminée et la région complètement nettoyée, le groupe rentre au complet à la caserne du 95ème à BOURGES où il est incorporé dans la 34ème demi-brigade.

 

Il en formera la 2ème compagnie sous les ordres du Capitaine LOUIS et BERRY sera son adjoint.

Ces unités s'illustreront par la suite sur le front de Royan du 19 Septembre 1944 au 6 Février 1945.

 

Passées au premier R.I. deuxième bataillon, elles partent pour l'Allemagne.

Le Sous-lieutenant BERRY est affecté au service des transports, il terminera la guerre à Tigerfeld (ALL).

 

 

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La commune de MENETOU-SALON fut représentée dans la résistance par de nombreux habitants. Voici quelques noms de résistants qui se sont particulièrement dévoués pour sauver la NATION.

Roger BARDY

Roland JULLIEN

Armand GEDOUX

Robert FLUTEAU

Camille SURSON

Robert JACQUET

Jean CAMUZAT

 

 

"Voici vos fils qui se sont tant battus"

CH. PEGUY

 

 

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