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FFI CHER NORD
3 janvier 2000

relation d'un ancien du Maquis FFI CHER-NORD

Robert Henriet, résistant dans le maquis :

« La peur ne nous a jamais quittés »

 

Lorsque Croquignol évoque le maquis, il revit littéralement cette période. Il avait tout juste 20 ans à l’été 1944. Robert Henriet, ancien résistant originaire du Cher et habitant d’Olivet n’a rien oublié de cette période alors qu’on commémore le 8 mai 1945.

« Cours Croquignol, cours ! » Traverser la clairière. Se mettre à couvert dans la forêt. Les balles fusent. Les soldats de la Wehrmacht sont en surnombre. Les fusils des soixante-quinze résistants ne font pas le poids contre les mitrailleuses et les grenades du IIIe Reich, même sur le déclin.

« Il fallait nous échapper  à tout prix »

« Ce jour-là, je n’ai jamais filé aussi vite de toute ma vie », se souvient Robert Henriet, 89 ans. En ce mois d’août 1944, cet habitant d’Olivet n’a que 20 ans.

Quand il décide de rejoindre la Résistance, il est à Vierzon, dans le Cher - son département d’origine - réquisitionné pour le Service du travail obligatoire. « Nous étions basés à deux pas de la Kommandantur. Il fallait qu’on s’échappe à tout prix. »

Pour aller où ? L’un de ses copains a des entrées dans le maquis de Menetou (Cher). L’affaire est entendue. Début juillet 44, Robert, alias Croquignol, se fait la belle. Son paquetage ? Quelques chemises. Son bleu de travail et son béret ne le quitteront plus durant ces cinq semaines de maquisard, jusqu’à la Libération de Bourges.

« Errance »

Trois jours « d’errance » dans les bois avant de rejoindre le « centre ». Le jour, cachés. La nuit, sur les sentiers.

Pas d’accueil triomphal à l’arrivée. « Il y avait des jeunes qui venaient de toute la France. Les maquisards nous ont questionnés un bout de temps. » Ne faire confiance à personne, une règle de survie. Adoubé, il devient Croquignol. On lui remet son brassard de FFI (Forces françaises de l’intérieur) : la fierté d’appartenir à ce réseau au nom de code « R5 », dirigé par le Colonel Colomb.

Pas question de rêvasser dans un cadre bucolique. « Nous avons reçu une formation militaire de trois jours. On nous a appris à manier des armes, à combattre. C’est la première fois que je tenais un fusil entre mes mains. »

Une fois opérationnels, ces hommes, à peine sortis de l’enfance, sont répartis par groupe de quinze. « Le nom de résistant de notre chef de groupe était Jacqueline. Celui de son adjoint, Bouboule. »

Croquignol n’a rien perdu de ses souvenirs. « On ne restait jamais au même endroit. Nous dormions à même le sol. Quand nous avions faim, nous allions dans les fermes nous ravitailler. » Des moments heureux avant la terreur des attaques. « Dès qu’un convoi allemand arrivait, les gendarmes nous prévenaient. On se mettait en embuscade. Une fois à notre hauteur, on les attaquait. Ça durait vingt minutes, une demi-heure au maximum. Puis on courait se cacher. Celui qui se faisait attraper, il était cuit. La peur ne nous quittait jamais. ».

Récit de héros ? « Ce que j’ai fait, c’était normal ». 

Article de Stéphanie Cachinero du Berry Républicain

NB: ce qu'oublie de dire Croquignol, c'est qu'il a reçu une balle dans l'épaule aux Aix d'Angillon le 4 Septembre 1944.

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