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FFI CHER NORD

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FFI CHER NORD
1 janvier 2000

Papy Georges 16

les mémoires de Papy Georges 16. BOURGES.

La libération de BOURGES.

DEBUT DE LA LIBERATION DE BOURGES

 

Nous passons une journée à Menetou-Salon. Dès 14 h, le lendemain, départ à partir de l’endroit de la photo ci-dessus, vers Bourges avec arrêt à Fussy par la route de Vignoux, d’autres maquisards de Menetou prennent la route de Saint-Michel-de-Volangis et d’autres passèrent par la route des Aix.

Pendant ce temps, une estafette était envoyée sur Bourges pour évaluer le nombre d’Allemands dans la ville, car il ne fallait pas faire un massacre. Nous étions tous en voiture et armés jusqu’aux dents.

L’estafette revint.

C’est le 6 Septembre 1944, il est dix sept heures et nous rentrons dans Bourges par toutes les routes et rues.

Les Allemands partaient par la route de Dun ou de la gare, montaient la rue Moyenne. Il avait vraiment foule sur les trottoirs. Il y avait des filles qui embrassaient les maquisards.

Nous prenons la Mairie, la Police, la Préfecture et avons fait onze prisonniers à la cantine allemande, rue de Dun. Certains dans la ville étaient heureux, d’autres tremblaient de peur que les Allemands ne reviennnent.

On nous a fait cantonner à la Caserne Condé et, le soir, ce fut la fête en ville de Bourges.

A 11 heures le lendemain, de nouveaux troubles apparaissent: des Allemands remontent vers le Centre, venant de l’Atlantique. Nous partons sur la route de Sancoins au poteau d’Osmery. Le 7 septembre, nous nous plaçons face à la route de Dun en éventail, deux mitrailleuses, dix sept fusils mitrailleurs, une douzaine de fusils et quelques armes automatiques et nous étions postés pour attendre. Vers 20 heures, des cris, un bruit infernal venant de la Direction de Dun face à nous; nous les laissons approcher et au signal, tout le monde tira ensemble, ils étaient peut-être deux mille, et nous seulement une trentaine, mais il y avait une telle fusillade qu’ils ont reculé et se sont cantonnés dans un petit bois à un kilomètre. Ils ont mis en place plusieurs mortiers et ils continuaient à nous tirer dessus, sans toutefois nous atteindre, nous avons tenu le poste toute la nuit et ils n’ont pas réussi à passer. Ils ont pris une route à un kilomètre et ils sont tombés sur la Compagnie Jacqueline puis ils ont rebroussé chemin sur Arçay où ils se sont rendus 2 jours après au Général BERTRAND du maquis Sud et au Colonel COLOM du maquis Cher Nord et ce, sans leurs armes, car ils voulaient ne les rendre qu’aux Américains.

Le lendemain avant de quitter le poste, passèrent trois ambulances militaires allemandes et nous avons tiré sur l’une d’entre elles, le chauffeur est mort. Cette ambulance contenait des armes et du ravitaillement qui nous auraient bien fait besoin car les repas étaient assez espacés. Nous nous sommes repliés sur le château d’Etréchy à Osmoy où l’on nous restaura et là nous avons retrouvé une autre Compagnie qui bloquait une route.

Puis retour à la caserne Condé à Bourges.

Pendant huit jours c’était la fête pour nous.

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1 janvier 2000

Papy Georges 15

les mémoires de Papy Georges 15. guérilla suite.

Les convois allemands

sont harcelés et attaqués.

 

Attaque de convois

Quelques jours plus tard, arrivaient au camp une douzaine de soldats français avec quatre Jeeps qui avaient été débarquées en Normandie. Ils avaient traversé les lignes allemandes du Nord de la Loire pour arriver chez nous car les troupes étaient en relation avec les maquis.

Le lendemain, un officier nous dit : « je veux faire une petite attaque ». Il demanda quelques volontaires, alors toujours les mêmes, Ladoumègue, Laurel, Rodrigue et Spada avec deux Jeeps.

Nous nous sommes postés dans un champ à vingt mètres de la route de la Chapelle à Yvoy le Pré. Nous avons laissé passer le gros du convoi et attaqué l’arrière avec du plastique et la mitrailleuse jumelée qui était fixée sur les Jeeps.

Sans attendre le retour du convoi, nous avons démarré à vive allure pour aller nous camoufler au plus vite dans la terre. Ils ne pouvaient pas nous voir, vu la poussière que nous dégagions.

 

Et toujours, ce tabac

Le lendemain, le tabac manquait toujours et certains rouspétaient, alors Laurel, Hardy et quatre maquisards décidèrent d’aller au bureau de tabac d’Oizon car Laurel avait déjà travaillé dans la région et ce dernier connaissait bien. C’était un café et ils en profitèrent pour boire un petit verre. La porte était gardée par une sentinelle. Tout à coup, une traction avant avec quatre allemands venant d’Aubigny débouche à 100 mètres. Les maquisards sortent du café et se cachent autour des maisons. Bien évidemment, les Allemands descendent de leur voiture et la fusillade commence. Un Allemand tombe tout de suite à terre et les maquisards se sauvent en reculant et tirent en même temps. Le chef de bande Tito, se cacha derrière un puits sur la place, mais les Allemands l’avait vu, ils ne pouvaient l’atteindre, mais ils dégoupillèrent des grenades et les lancèrent derrière le puits. Il a été touché et il a reçu de nombreux éclats dans le dos ; les Allemands repartirent sur Aubigny, peut-être chercher du renfort.
Les maquisards emmenèrent leur blessé et repartir pour le camp, tous très fatigués. Il a fallu nous rendre à « la Surprise » sur la nationale pour téléphoner à une ambulance afin de conduire notre blessé à la clinique Malgras à Bourges afin d’extraire ces éclats. Puis, il est revenu à l’hôpital clandestin de Parassy.

Les allemands sont bousculés de toute part dans le département, sur toutes nos routes.

Et voilà le 04 septembre 1944.

Alors le Colonel COLOMB décide en accord avec d’autres secteurs du département de libérer Bourges.

 

 

1 janvier 2000

Papy Georges 14

les mémoires de Papy Georges 14. guérilla.

 

A Argent

Ce même jour, il y a eu une bagarre à Argent pendant que j’étais parti chercher de la viande à Menetou : une dizaine d’hommes avaient participé à cette attaque entre autres Laurel, Robert et Claude LECOURT qui venait d’Angleterre et plusieurs autres. Ils étaient partis avec trois voitures entre Aubigny et Argent, la route était coupée par les Allemands. Aussitôt descente des voitures et fusillade entamée. Chacun se cachait derrière les gros châtaigniers en bordure de route, les maquisards étaient en trop petit nombre pour résister à la furie allemande car ils avaient fait appel à du renfort et avançaient en force sur eux. Ils durent abandonner les voitures en reculant et laisser un des leurs qui avait été tué d’une balle et c’était la totale débandade parmi les maquisards. Chacun se sauvait ou il pouvait. Le regroupement eut lieu à Aubigny après avoir caché les armes et avant de regagner le camp le lendemain soir. Je peux vous dire que tout le monde avait encore eu chaud.

Vingt quatre heures après, on envoya une estafette sur les lieux qui rapporta Robert LECOURT criblé de balles et trois voitures avaient été brûlées.

Dans le Loiret

Une autre fois, nous étions partis très tôt le matin et la première halte se fit à Autry-le-Châtel dans le Loiret. Nous avions retrouvé le Colonel COLOMB qui cette fois portait le costume de Colonel. Il y avait une colonne teutonne qui s’en allait 20 kilomètres après Briare et ils voulaient les attaquer. Nous étions une quarantaine avec une vingtaine de fusils mitrailleurs et armes automatiques. Nous avons passé la nuit à la sortie de Briare. A huit heures, nous avons contourné Breteau et nous avons tellement parcouru de kilomètres à pied que nous ne sommes arrivés qu’à midi. COLOMB nous a fait installer sur 200 mètres et nous avons attaqué, tous ensemble. Les Français étaient sur les chariots et se sont jetés dans le fossé. Il n’y avait pas de blessé parmi les Français.

Pour les Allemands, il y avait trois morts et dix prisonniers et nous avons récupéré une cantine qui contenait des bonbons, du chocolat, des fromages etc..
Monsieur le Maire de Breteau avait sorti des tables devant la Mairie et préparé à manger car il était déjà seize heures et nous n’avions rien mangé depuis le matin ; ensuite nous sommes revenus à Briare où c’était la fête de la Libération.

Nous avons été accueillis à bras ouverts et nous sommes rentrés au camp dans la nuit.

1 janvier 2000

Papy Georges 13

les mémoires de Papy Georges 13. le tabac.

 

A Ivoy, on s ‘organise…

Pendant ce temps, le camp de triage formait toujours des groupes qui se répartissaient dans toute la forêt d’Yvoy.

Bientôt vingt groupes étaient prêts à harceler l’ennemi tel que le groupe Robert, 18 juin 40, Birakeim, Valmy, Sébastopol etc……………….

Rodrigue, Robert Laurel et moi-même « dit Spada » avions réquisitionné la traction avant de Mme ROUSSEAU à la Chapelle d’Angillon et en revenant par Ennordres, nous nous sommes arrêtés au Tabac pour ceux qui restaient au camp.

Lorsque nous sommes rentrés chez le buraliste, il n’y avait pas de tabac car à cette période étaient instituées les cartes pour en obtenir. Il nous a promis de nous en garder dans quelques jours et nous sommes sortis.

Pendant ce temps, Robert qui gardait la porte nous dit « Attention les Allemands arrivent ». En effet, un convoi passait sur la petite route de Presly, Ennordres, les Allemands choisissaient les petites routes car sur les grandes, ils se faisaient mitrailler. Le buraliste nous a fait sortir par son jardin et cria brusquement « mettez-vous à plat ventre, les Allemands passent » et cela a bien duré environ une demi-heure.

Notre voiture n’avait pas de laissez-passez. Sur le siège arrière, il y avait même une grenade.

Pendant ce temps, dans le jardin, nous rampions dans les rangs de pommes de terre, un coup de feu parti, c’était la carabine de Robert qui s’était accrochée dans les fanes de pomme de terre. Tous les quatre, nous avons réellement cru que nous étions encerclés et les camions et engins de toutes sortes continuaient leurs bruits infernaux ce qui avait permis d’atténuer notre coup de feu involontaire.

Après un certain temps, le buraliste est monté dans la voiture et a contourné le village puis nous a rapporté le véhicule. Il nous dit « partez maintenant car vous allez nous faire fusiller ».

Ce jour là, nous avions encore eu une drôle de peur.

Puis nous sommes retournés au camp sans le tabac bien évidemment. Ceux qui ne sortaient pas souvent et, tout particulièrement le grand-père qui s’occupait de la cuisine, n’étaient pas très contents.

 

1 janvier 2000

Papy Georges 12

les mémoires de Papy Georges 12. les parachutages.

Soit loué, le ciel…..

 

Les parachutages.

 

Pour le premier parachutage, il fallut demander à trois cultivateurs voisins de venir la nuit avec leurs charrettes afin de rouler les containers. Au début, ils étaient chargés d’armes. Les cultivateurs n’étaient pas tellement d’accord car ils avaient peur que l’occupant fasse brûler les fermes. Il y avait jusqu’à trois parachutages par semaine, et les cultivateurs s’étaient enhardis.

C’est le Colonel COLOMB qui apportait l’heure du parachutage car ce dernier écoutait les messages à la radio. Exemple de message tel que : « La grenouille veut se faire aussi grosse que le Boeuf » ou « Paul viendra trois fois ».

La première fois, nous n’avions pas de torche, nous avions allumé trois feux sur cent mètres. Les avions passaient une première fois au-dessus des feux et un deuxième passage avait lieu en tenant compte du vent, ils larguaient leurs containers attachés aux parachutes afin de limiter les dégâts.

La deuxième fois, c’était mieux, plus de feux. Ils nous avaient parachutés de grosses torches. Les containers mis dans la forêt, il fallait déballer leur contenu dès le lendemain.

A l’intérieur, nous pouvions y trouver des armes, des chaussures, de l’habillement; plus tard, de l’essence et toujours, le nombre de parachutistes grossissait.

Un matin, Rodrigue et moi allions à St Martin chercher avec un sac à dos de la viande chez Pierrot NOURRISSET car tout cela faisait un nombre important de personne à nourrir.

Notre cuisinier était un homme de cinquante ans, il cuisinait pour tout le monde. Et quand nous avions fait une virée dans la journée, la nuit nous nous reposions.

Il y avait toujours des parachutages. Un jour, l’avion passa en larguant des containers et des hommes. Trois parachutistes ont été déviés par le vent et un capitaine qui s’était accroché à un chêne eut le bras cassé. Nous l’avons transporté au Château de Parassy qui servait d’hôpital clandestin.

Une autre fois, une vingtaine d’hommes furent parachutés, des Anglais et des Français. Je me souviens, j’étais en bordure du terrain avec Laurel pour garder les abords, j’entendis un bruit, c’était un parachutiste qui était percher en haut d’un chêne, il avait réussi à décrocher son parachute et il descendait rapidement avec sa carabine pliante qui était déjà armée.

Il nous dit « le caniche laisse pousser sa barbe» il nous dit ok et il ouvrit sa boite de cigarettes puis nous le rapatrions au centre du terrain, puis au camp le lendemain matin.

Un autre parachutage s’effectue avec une vingtaine d’anglais et le lendemain un autre arrivage avec beaucoup d’appareils émetteurs. Ils se mettent dans la forêt à 700 ou 800 mètres de notre camp, pour transmettre à Londres divers messages sur les mouvements des troupes allemandes.

 

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1 janvier 2000

Papy Georges 11

les mémoires de Papy Georges 11. le maquis d’Ivoy.

Le maquis d’Ivoy

C’est à la ferme de « la Barronnerie » que nous récupérions du lait, des légumes et de l’épicerie et le pain c’était à Ivoy le Pré.

Puis nous sommes partis quatre en vélo jusqu’à la Chapelle d’Angillon chez Monsieur MILLET, entrepreneur de battage afin de réquisitionner quatre bâches. Pendant ce temps, les autres ont coupé des perches et les ont disposées en arrondi, dès notre retour nous avons couvert les perches avec les bâches.

Les fougères servaient à faire des lits, ainsi nous pouvions loger quarante personnes.
Le triage était d’une vingtaine d’hommes, à mesure du recrutement d’effectifs envoyés par les civils faisant de la résistance.

Les groupes de vingt hommes se formaient et déménageaient à cinq ou six kilomètres du camp car en cas de trahison il ne fallait pas que tout le monde tombe dans le même piège.

Chaque maquisard prenait un nom, autre que le sien.
Rodrigue, Laurel, Hardy quant au mien c’était Spada.


De temps en temps, un grand visiteur arrivait au camp en vélo, vêtu d’un costume gris, béret basque, lunettes noires. Par la suite, nous avons appris que c’était le Colonel COLOMB. Il apportait les ordres et prévenait des déplacements allemands pour les attaques.

Les rabatteurs des Allemands cherchaient à découvrir et à démasquer le Maquis: une dame POINTEAU d’Aubigny, complice de Paoli de la Gestapo, venait acheter des canards au « Gué Bernaud » mais bien vite, elle n’est pas revenue.

Et ce fut l’époque massive des rentrées au Maquis, au fur et à mesure que l’occupant se faisait plus méchant avec la déportation, les parachutages commencèrent aux environs du « Gué de la Pierre« , site très éloigné des villes.

 

1 janvier 2000

Papy Georges 10

les mémoires de Papy Georges 10. vers Ivoy.

De Quantilly à Ivoy

Nous avons reçu des ordres pour aller installer le maquis Cher Nord dans la forêt d’Yvoy-le-Pré.

Paul SIMEON vint le lendemain pour nous diriger par les petites routes à pied, les vélos à la main, avec du matériel ainsi que les armes. Nous avons couché dans une grange près d’Henrichemont, un châtelain qui habitait tout proche nous proposa le café le matin et nous repartîmes pour aller à la « Barronnerie », ferme située à 3 kilomètres ou nous devions faire le camp de triage.

Nous avons traversé une petite rivière, puis nous avons trouvé une maison de garde habitée par deux personnes, le docteur LEMAIRE et son épouse qui était la fille du Président DOUMER. Nous avons donc passé la nuit dans la maison du garde et le matin nous repartons pour notre camp en passant par « le Gué Bernaud », une maison isolée. Le fils incorpora le maquis par la suite.


Nous avons parcouru environ un kilomètre, sauté un ruisseau dans la forêt et nous nous sommes installés sur une butte. Le lieutenant Berry (Bardy) vînt nous voir le lendemain et par la suite François et Antoine (de Vogüé) ont été désignés comme chefs.

 

1 janvier 2000

Papy Georges 9

les mémoires de Papy Georges 9. Brécy-Azy.

Notre 1er tué:

notre ami Mickey.

Le 24 juillet, Roger BARDY emprunte une camionnette chez Albin GORDET et décide d’aller à un parachutage à Baugy chez le commandant DURET.
Pendant la nuit, on fait le travail habituel puis on dort un peu.

Vers 17 heures, nous revenons au Camp en empruntant toujours les petites routes.

Tout de suite, après Azy en pleine ligne droite, nous apercevons une traction avant, voiture royale pour les Allemands, nous devinons tout de suite ce qui nous attendait dans la camionnette, trois hommes à l’avant et cinq autres dans la caisse.


Mickey et moi, nous étions assis sur la planche arrière et rien à notre disposition pour se cacher, les fossés étaient propres, pas un arbre à l’horizon. Ils arrêtent la traction au milieu de la route et nous attendent. Le lieutenant BARDY décide de foncer, nous tirons sur la traction à fond et nous sommes obligés de passer deux roues sur la route et deux sur l’accotement, ce qui nous bouscula dans la caisse et tout de suite après,, en ligne droite, il ressort un Allemand de la traction qui nous mit en joue. Quelques secondes après, Mickey s’écrasa sur moi et s’en était fini…

Il avait reçu une balle dans le dos, il s’appuyait sur moi, je le repousse et ma main était couverte de sang.

On apprit par la suite qu’il y avait eu trois morts allemands et nous rentrâmes au camp à Quantilly (les Glandons). Nous étions excessivement bouleversés, c’était le premier homme tué dans notre groupe. Ceux qui étaient restés au camp creusèrent une fosse, on le mit dans un imperméable et lui fit une sépulture décente (aux Glandons, dans la taille située à droite juste avant d’arriver aux Foyards).

Après réflexion, on décida de déménager, mais tout le monde n’avait pas de vélos. Alors, le lendemain matin, nous sommes allés à Saint-Martin, à l’heure de la messe, afin de réquisitionner huit vélos.

NDLR: j’aime bien l’expression « réquistionner ».

1 janvier 2000

Papy Georges 8

les mémoires de Papy Georges 8. maquis 2.

Le Maquis FFI-CHER-Nord 2.

 

Au fur et à mesure au camp, il y avait bien trop de monde, donc il a fallu se séparer en deux groupes de vingt personnes. Ceux qui restaient au camp s’appelaient le groupe «SEBASTOPOL » et moi je fis partie du second groupe qui s’appela « 18 JUIN 40 ».

Le second groupe partit donc vers une autre cabane de vigne, à un kilomètre de là avec une partie du matériel au milieu des vignes du Prince D’ARENBERG. Le jour, nous étions tous couchés et le travail ne pouvait s’effectuer qu’à la tombée de la nuit.

Un midi, trois employées qui travaillaient dans les vignes du Prince se rendaient à la baraque pour déjeuner. Quand elles virent le tableau et toutes ces armes, elles ont rebroussé chemin à vive allure.

Moi, je les connaissais, alors nous avons décidé de déménager de nouveau et nous avons appelé Pierrot NOURISSET, boucher à St Martin d’Auxigny, il nous a envoyé son commis Paul AUPEPIN, son cheval et une bétaillère pour transporter nos armes, ustensiles de cuisine et lits. Nous avons emprunté de petites routes et traversé la forêt pour ne pas rencontrer les Allemands ou des Miliciens et nous nous dirigions vers Quantilly.


Nous étions en vélos. Arrivés à notre futur camp, nous constatons que c’est une ancienne maison dans le bois aux « Glandons », 100 mètres avant la route des « Foyards », couverte d’épines. Nous avons alors pris la serpe pour dégager la porte et nettoyer l’intérieur. Pendant la nuit, nous sommes allés sur la ligne de chemin de fer aux « Fontinettes» couper des poteaux ainsi que des fils téléphoniques pour freiner les Allemands. Nous y sommes retournés une autre fois pour faire sauter le pont sur la ligne où passait le train d’Henrichemont.

 

1 janvier 2000

Papy Georges 7

les mémoires de Papy Georges 7. maquis1

Le Maquis FFI-CHER-NORD 1.

 

 

INCORPORATION AU MAQUIS – 1erJuin 1944

Pierrot me dit « tu rejoindras le maquis ce soir, tu passeras à Menetou, tu prendras Jean CAMUZAT, Robert FLUTEAU et vous vous rendrez à la « Grange de Rogerin » à Parassy ». C’était une ancienne ferme et à stabulation libre qui appartenait à un habitant des Aix d’Angillon. C’était le 1er juin 1944.

Là-bas, il y avait une douzaine de résistants avec des armes. Pendant huit jours, nous avons appris à démonter et remonter les armes. C’était le démarrage du maquis.

Il fallait se cacher de temps en temps car un petit avion de l’aéroport de Bourges avec des Allemands surveillait la forêt afin de débusquer les maquisards.

On circulait avec des vélos dans l’allée du camp et on allait jusqu’à la route des Aix à Henrichemont. On pouvait voir sur le sol des traces de roues.

Tous les huit jours par sécurité, il fallait déménager.

 

 

Alors, nous avons déménagé aux «Rayurettes» à environ dix kilomètres. Là, c’était une très grande cabane de vigne au beau milieu des champs, tous les jours, arrivaient des maquisards et le groupe grossissait. Il fallait nourrir tout ce petit monde, et pour cela on se rendait à la ferme de BEAUMONT chez Monsieur VANNIER chercher un seau de lait, des légumes, des œufs pendant que d’autres maquisards allaient chercher du pain. La cabane était cachée dans un bois de sapins. Par la suite, Monsieur VANNIER fit partie un peu du maquis. Il ne fallait pas trop se faire voir le jour et c’est pourquoi nous faisions à manger la nuit pour que la fumée ne puisse être aperçue.

Ca ne rigolait pas à cette époque, je me souviens qu’un maquisard ayant trop parler fut condamné à aller tuer le chef de la milice Monsieur THEVENOT à Bourges. Il fût conduit jusqu’à la Butte d’Archelet avec la traction de Pierre CLEMENT. Ensuite, il a continué avec un vélo et il attendit le chef de la Milice à sa porte, fit son coup, puis fila rejoindre la traction pour retourner au plus vite au camp. De ce fait, il fut gracié.

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