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2 janvier 2001

Quantilly 11 Août 1944

Courrier adressé au Comité Berrichon du Souvenir et de la Reconnaissance (CBSR) par Monsieur Léon BAILLY Maire de Quantilly.

  Ainsi que vous me le demandez, je viens vous donner autant que je le puis des détails exacts sur les faits qui se sont déroulés dans la journée du 11 août 1944.

 Vers 15 heures, une camionnette (appartenant à Albin Gordet maçon à Menetou-Salon) du groupe de maquisards cantonnė aux Glandons  à Quantilly, va au château de Champgrand, situé à environ 1 km du bourg, chercher des effets et des provisions chez les pensionnaires de Bellevue (Hospice de Bourges) qui, à ce moment-là, occupent le château.

À leur retour, les maquisards s'arrêtent au débit de boisson Migeon (café – boulangerie – épicerie). Des camionnettes de soldats allemands venant de la direction de Menetou arrivent dans le bourg peu de temps après eux. Il est environ 15h30.

Voyant la camionnette avec une dizaine d'hommes, plus ou moins bien armés, les Allemands pensent qu'ils ont affaire à des maquisards. Ils commencent l'attaque au fusil et à la mitraillette. Aucun maquisard ne répond.

Roger Bernard, 22 ans, qui s'enfuit par chez Madame Marie Clavier trébuche dans la cour. Là, un soldat allemand s'approche. Le voyant râlant,  il lui tire à bout portant une balle de revolver dans la tête.

Quelques instants après, le pauvre maquisard est traîné par les jambes jusque sur la place sur environ 15 à 20 m.

Le second, René Courtoison 22 ans, est abattu alors qu'il s'éloigne par l'allée du château (allée des tilleuls).

Plusieurs hommes de Quantilly et des environs se trouvant au bourg à ce moment-là sont amenés et alignés devant le mur de l'église.

Quelques instants plus tard, les Allemands reçoivent du renfort : plusieurs voitures et camionnettes soit au moins une soixantaine de soldats.

La fusillade commence pour environ trois quarts d'heure.

Ensuite, les Allemands, croyant peut-être à la présence de maquisards dans les dépendances de Madame Clavier, y allume un incendie. Une petite quantité de foin est stockée dans un grenier, ce qui permet à l'incendie de se développer rapidement.

Quand tout est à peu près brulé, ils remontent dans leur voiture en emmenant un homme qui est relâché le lendemain et renvoyé chez lui.

Quantilly vient d'avoir affaire à des SS.

Signé Bailly maire à Quantilly.

 

1945_plaque_Quantilly

Rapport du Commandant Jean-Baptiste Magnon.

 Dans son rapport relatif à cet événement, le Commandant Jean-Baptiste Magnon (FTP, instituteur à Menetou-Salon) qualifie de crime de guerre ces faits qui se sont déroulés le 11 août 1944 à Quantilly. Il indique que ce sont bien des SS qui sont les responsables de l'incendie et du massacre des deux maquisards. Il précise que le curé Michelet, milicien, a fourni des indications sur la position des maquisards.

Ce rapport décrit le bâtiment détruit par les flammes: une longère comprenant un garage, une écurie, un second garage et une buanderie.

Une voiture à cheval, trois autos et de nombreux objets et matériels ont ainsi été détruits.

 

 

Compléments:

 -       Les deux maquisards tués sont:

Roger BERNARD dit Pézig sergent marié sans enfant.
                             sépulture Cimetière St Lazare Bourges -
René COURTOISON dit Pinocchio 2ème classe marié 2 enfants
                              Sépulture à SAVIGNY EN SEPTAINE.

 

-       Marcel Dériot était à l'époque ouvrier-boulanger chez Camille MIGEON.

Il s'était caché sous des sacs de son entreposés dans une dépendance de la boulangerie.

Les SS ont tiré des rafales de mitraillette dans sa direction et lancé des grenades sans doute incendiaires. Par chance, les sacs ne se sont pas enflammés. Il est sorti de sa cachette et s'est retrouvé seul dans la cour vide de SS. Vite fait, il a enjambé une clôture et s'est volatilisé dans la nature.

 

-     Camille MIGEON, le boulanger, s'est éloigné par l'allée des tilleuls en zigzagant d'un arbre à l'autre et a eu la chance de s'en sortir vivant. Il vient de mourir. Ses obsèques ont eu lieu le 23 Décembre 2013. Il avait 105 ans. Sa fille Jeannine s'était cachée dans le four à pains.  

 

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