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FFI CHER NORD
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FFI CHER NORD
1 janvier 2000

Papy Georges 9

les mémoires de Papy Georges 9. Brécy-Azy.

Notre 1er tué:

notre ami Mickey.

Le 24 juillet, Roger BARDY emprunte une camionnette chez Albin GORDET et décide d’aller à un parachutage à Baugy chez le commandant DURET.
Pendant la nuit, on fait le travail habituel puis on dort un peu.

Vers 17 heures, nous revenons au Camp en empruntant toujours les petites routes.

Tout de suite, après Azy en pleine ligne droite, nous apercevons une traction avant, voiture royale pour les Allemands, nous devinons tout de suite ce qui nous attendait dans la camionnette, trois hommes à l’avant et cinq autres dans la caisse.


Mickey et moi, nous étions assis sur la planche arrière et rien à notre disposition pour se cacher, les fossés étaient propres, pas un arbre à l’horizon. Ils arrêtent la traction au milieu de la route et nous attendent. Le lieutenant BARDY décide de foncer, nous tirons sur la traction à fond et nous sommes obligés de passer deux roues sur la route et deux sur l’accotement, ce qui nous bouscula dans la caisse et tout de suite après,, en ligne droite, il ressort un Allemand de la traction qui nous mit en joue. Quelques secondes après, Mickey s’écrasa sur moi et s’en était fini…

Il avait reçu une balle dans le dos, il s’appuyait sur moi, je le repousse et ma main était couverte de sang.

On apprit par la suite qu’il y avait eu trois morts allemands et nous rentrâmes au camp à Quantilly (les Glandons). Nous étions excessivement bouleversés, c’était le premier homme tué dans notre groupe. Ceux qui étaient restés au camp creusèrent une fosse, on le mit dans un imperméable et lui fit une sépulture décente (aux Glandons, dans la taille située à droite juste avant d’arriver aux Foyards).

Après réflexion, on décida de déménager, mais tout le monde n’avait pas de vélos. Alors, le lendemain matin, nous sommes allés à Saint-Martin, à l’heure de la messe, afin de réquisitionner huit vélos.

NDLR: j’aime bien l’expression « réquistionner ».

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1 janvier 2000

Papy Georges 8

les mémoires de Papy Georges 8. maquis 2.

Le Maquis FFI-CHER-Nord 2.

 

Au fur et à mesure au camp, il y avait bien trop de monde, donc il a fallu se séparer en deux groupes de vingt personnes. Ceux qui restaient au camp s’appelaient le groupe «SEBASTOPOL » et moi je fis partie du second groupe qui s’appela « 18 JUIN 40 ».

Le second groupe partit donc vers une autre cabane de vigne, à un kilomètre de là avec une partie du matériel au milieu des vignes du Prince D’ARENBERG. Le jour, nous étions tous couchés et le travail ne pouvait s’effectuer qu’à la tombée de la nuit.

Un midi, trois employées qui travaillaient dans les vignes du Prince se rendaient à la baraque pour déjeuner. Quand elles virent le tableau et toutes ces armes, elles ont rebroussé chemin à vive allure.

Moi, je les connaissais, alors nous avons décidé de déménager de nouveau et nous avons appelé Pierrot NOURISSET, boucher à St Martin d’Auxigny, il nous a envoyé son commis Paul AUPEPIN, son cheval et une bétaillère pour transporter nos armes, ustensiles de cuisine et lits. Nous avons emprunté de petites routes et traversé la forêt pour ne pas rencontrer les Allemands ou des Miliciens et nous nous dirigions vers Quantilly.


Nous étions en vélos. Arrivés à notre futur camp, nous constatons que c’est une ancienne maison dans le bois aux « Glandons », 100 mètres avant la route des « Foyards », couverte d’épines. Nous avons alors pris la serpe pour dégager la porte et nettoyer l’intérieur. Pendant la nuit, nous sommes allés sur la ligne de chemin de fer aux « Fontinettes» couper des poteaux ainsi que des fils téléphoniques pour freiner les Allemands. Nous y sommes retournés une autre fois pour faire sauter le pont sur la ligne où passait le train d’Henrichemont.

 

1 janvier 2000

Papy Georges 7

les mémoires de Papy Georges 7. maquis1

Le Maquis FFI-CHER-NORD 1.

 

 

INCORPORATION AU MAQUIS – 1erJuin 1944

Pierrot me dit « tu rejoindras le maquis ce soir, tu passeras à Menetou, tu prendras Jean CAMUZAT, Robert FLUTEAU et vous vous rendrez à la « Grange de Rogerin » à Parassy ». C’était une ancienne ferme et à stabulation libre qui appartenait à un habitant des Aix d’Angillon. C’était le 1er juin 1944.

Là-bas, il y avait une douzaine de résistants avec des armes. Pendant huit jours, nous avons appris à démonter et remonter les armes. C’était le démarrage du maquis.

Il fallait se cacher de temps en temps car un petit avion de l’aéroport de Bourges avec des Allemands surveillait la forêt afin de débusquer les maquisards.

On circulait avec des vélos dans l’allée du camp et on allait jusqu’à la route des Aix à Henrichemont. On pouvait voir sur le sol des traces de roues.

Tous les huit jours par sécurité, il fallait déménager.

 

 

Alors, nous avons déménagé aux «Rayurettes» à environ dix kilomètres. Là, c’était une très grande cabane de vigne au beau milieu des champs, tous les jours, arrivaient des maquisards et le groupe grossissait. Il fallait nourrir tout ce petit monde, et pour cela on se rendait à la ferme de BEAUMONT chez Monsieur VANNIER chercher un seau de lait, des légumes, des œufs pendant que d’autres maquisards allaient chercher du pain. La cabane était cachée dans un bois de sapins. Par la suite, Monsieur VANNIER fit partie un peu du maquis. Il ne fallait pas trop se faire voir le jour et c’est pourquoi nous faisions à manger la nuit pour que la fumée ne puisse être aperçue.

Ca ne rigolait pas à cette époque, je me souviens qu’un maquisard ayant trop parler fut condamné à aller tuer le chef de la milice Monsieur THEVENOT à Bourges. Il fût conduit jusqu’à la Butte d’Archelet avec la traction de Pierre CLEMENT. Ensuite, il a continué avec un vélo et il attendit le chef de la Milice à sa porte, fit son coup, puis fila rejoindre la traction pour retourner au plus vite au camp. De ce fait, il fut gracié.

1 janvier 2000

Papy Georges 6

les mémoires de Papy Georges 6. boulanger

De Menetou à Saint Martin…

De Menetou à Saint Martin.

Un jour, Monsieur PASDELOUP, boulanger à Saint-Martin vint me voir et me dit « tu es boulanger, tu travailles chez un boucher, moi je n’ai plus d’ouvrier donc il faut que tu viennes chez moi ».

Je lui réponds, oui mais « si vous me laissez votre boulangerie en gérance dans trois mois » .

Au bout de ce laps de temps, je lui en reparle et il m’informe qu’il avait promis sa boulangerie à Monsieur MALLET, son ancien ouvrier qui était actuellement en java.

Je lui réponds « c’est fini, puisque c’est comme ça, je pars au maquis ce soir, et, le même jour, je suis allé voir Pierrot NOURISSET, un boucher qui s’occupait des incorporations au maquis.

 

1 janvier 2000

Papy Georges 5

les mémoires de Papy Georges 5. retour

Le retour au bercail…

 

Le retour.

Au bout de quinze jours, la peur m’envahit de nouveau et j’ai écrit à ma mère pour qu’elle demande un certificat au docteur DELAMARRE pour dire qu’elle était gravement malade.

C’était difficile car tous ceux qui partaient ne revenaient pas tous. Une semaine après, j’ai obtenu une permission et je suis rentré à BOURGES, le 14 juillet 1943 à midi.

Je profite de mes huit jours de permission et je suis allé me promener avec ma copine, aujourd’hui Mamy.

 

A la fin de cette permission, j’ai pris le maquis à la ferme de Sabot à QUANTTLLY chez Monsieur GUILLAUDEAU, Boucher à Menetou-Salon pendant 6 mois.

Je couchais dans une ancienne boulangerie, les basse-couriers étaient M et Mme Fernand JACQUET, son épouse s’appelait Louise.

Je soignais les bœufs à l’étable et le troupeau était composé de 50 magnifiques têtes dont une partie se trouvait également dans les prés.

 

Au bout de six mois, Marcel GUILLAUDEAU me demanda d’aller à Menetou-Salon pour travailler à l’abattoir car il n’avait qu’un commis à l’époque qui se prénommait Joanès.

Je me suis donc rendu à cet abattoir et trois fois par semaine nous tuions un bœuf, deux veaux, trois moutons. Il y avait des contrôleurs de viande, d’épicerie et de vin et tout se vendait avec des tickets.

Moi étant réfractaire, je ne recevais pas de tickets d’alimentation, toutefois, ma copine Jeannette, Mamie aujourd’hui, travaillait à la Mairie de Menetou-Salon et elle m’en donnait.

Marcel GUILLAUDEAU vendait de la viande à tout le monde, à la police de Bourges, aux gens de la gare, même aux Allemands, etc ……

A tout moment, j’avais peur de les rencontrer dans la cour de ce boucher. Je travaillais seulement pour pouvoir me nourrir et c’était très dur d’apprendre ce nouveau métier.

 

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1 janvier 2000

Papy Georges 4

les mémoires de Papy Georges 30. vers l’Allemagne.

Jean THIBAULT m’a donc conduit à la gare de Bourges avec une grande valise, Direction Paris et j’ai couché à la caserne du Mortier.

Le lendemain, des cars nous ont transportés à la gare du Nord car nous devions retrouver d’autres réquisitionnés qui arrivaient de partout.

Un train complet pour l’Allemagne, premier arrêt à Strasbourg. Nous avons bénéficié d’une demi-journée d’arrêt car ce train complet passait entre les autres trains. Ainsi, nous avons pu visiter Strasbourg ainsi que les pâtisseries de cette ville.

Dans la nuit, nous sommes repartis jusqu’au pont de kehl qui traverse le Rhin. Ce pont avait déjà été bombardé et reconstruit en bois. En conséquence le train ne pouvait pas rouler au-delà de 10 kilomètres à l’heure.

Le Rhin était très large, environ un kilomètre.

 

Arrivé à Essen dans la Ruhr, vers 21 heures, les sirènes annonçaient l’alerte. Le train s’arrêta donc sur les voies, des déportés se sauvaient en ville pour trouver des abris.

Moi, j’étais avec un autre gars, on descendit et, immédiatement, on s’est caché sous le wagon, la tête sous l’essieu. Le bombardement commença, les avions volaient très bas car la DCA tirait à la mitrailleuse. Quand les bombes s’abattaient, on aurait dit que le train sous lequel on se protégeait changeait de voie, tellement la trépidation était forte et ceci dans un vacarme infernal.

La peur me prit : j’avais repéré un caniveau en béton sur le bord de la voie ferrée qui faisait 80 cm de large, je me suis mis dedans, toutefois mes bras et mes pieds n’étaient pas abrités, ils dépassaient. Un éclat d’obus m’a blessé le pied, je me souviens encore de cette brûlure que j’ai ressentie au pied.
Le bombardement terminé, nous sommes repartis deux heures plus tard car la sécurité contrôlait les voies pour voir s’y elles n’avaient pas été endommagées.

voir ce site à propos des bombardements d’ESSEN


Nous sommes donc arrivés véritablement le lendemain en Allemagne.

les bombardements des villes allemandes

 

1 janvier 2000

les mémoires de Papy Georges 1.

les mémoires de Papy Georges 1.

AVERTISSEMENT

Georges CANON a souhaité s’adresser à ses petits-enfants pour qu’ils connaissent mieux l’homme qu’est leur grand-père, et ce, sous la forme d’une brochure d’une bonne soixantaine de pages.
Georges a accepté que je puise dans cet ouvrage pour en extraire moult passages.

Très intéressant à plus d’un titre:

- on y découvre la vie d’un jeune dans l’entre-deux-guerres.

- on y apprend quelques notions et informations de ce que fut la Résistance dans le Cher-Nord vue par la lorgnette d’un FFI de la 1ère heure.

- on y voit la vie d’un homme courageux auquel le travail n’a jamais manqué

(c’est sans doute pour cette raison qu’il a si bien gardé la forme).

suite

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